Mosaïque

Si son pre­mier EP s’intitule « Sil­ver Tej », Tejdeen ne se con­tentera pas de l’argent et ira chercher l’or. Sor­ti le 17 avril, son pre­mier pro­jet dévoile l’étendue de son poten­tiel. Cohérent et orig­i­nal, l’EP de cinq titres met en lumière le tal­ent brut de l’artiste.

 

Crédit : compte Face­book de Tejdeen.

 

Avec un univers débien défi­ni, le titre God Damn au refrain entêtant donne le ton. Un voile sur la voix, Tejdeen nous emporte avec lui dans ses ten­ta­tions amoureuses. Une ten­ta­tion mise en image dans le clip du morceau qui accom­pa­gne la sor­tie de lEP. À limage du titre, des nuances de couleurs sentremêlent dans une atmo­sphère planante et légère.

De la légèreté de lamour à lardeur de la quête de largent, il ny a quun pas. Le titre Wari  (argent en bam­bara, langue nationale du Mali) invite à bouger la tête en rythme avec legotrip du morceau. Vite rat­trapé par sa mélan­col­ie, Tejdeen fait usage de son flow céleste dans Gril­lz : « Je ne sais plus com­ment rire, je me demande à qui la faute. Pose un gril­lz sur mon sourire, j’ai l’air trop morose ».

Au total, cinq titres courts et effi­caces qui  con­fir­ment que Tejdeen a plus dune corde à son arc. Avec ce pro­jet, lartiste ne cache pas ses ambi­tions : « J’ai besoin d’une fenêtre sur le monde, que ma voix s’propage sur les ondes » (Gril­lz).

 


 

Pour le moment, il nav­igue seul et « pour l’heure incom­pris, l’air imbé­cile, moi, mes sons et mes dreams »(Dif­fi­cile). Artiste indépen­dant, Tejdeen est autant rappeur que pro­duc­teur. Sur « Sil­ver Tej », qua­tre prods sur cinq sont signés de lui. Seul le dernier titre Back­seat a été pro­duit par le beat­mak­er Kosei. Ce morceau, qui clôt le pro­jet, dénote du ton chan­tant de l’EP et per­met à Tejdeen de mon­tr­er quil sait aus­si kicker. 

Avant « Sil­ver Tej », lartiste avait désor­ti qua­tre titres indi­vidu­els en 2018 et a notam­ment col­laboré avec DTF sur le titre Les Princes en 2015 ou avec le rappeur Cash­mire sur le titre Princesse Raiponce en 2017. Des rappeurs aux univers proches liés par la mou­vance du cloud rap.  

 

Un univers singulier 

 

Dans la même lignée, les gril­lz de sa pochette dEP rap­pel­lent celles de la  cov­er de lalbum « Trin­i­ty » de Lay­low. Loin d’être leur seul point com­mun, les deux rappeurs du sud de la France ont eu locca­sion de se ren­con­tr­er alors que le lyon­nais Tejdeen assur­ait, en avril 2018, la pre­mière par­tie du con­cert du toulou­sain. Deux univers musi­cales proches et hyp­no­ti­sant où les voix chantent en grésil­lant.

Proches aus­si par lorig­i­nal­ité de leur propo­si­tion sur la scène rap actuelle. Ils  se démar­quent par la sin­gu­lar­ité de leur univers, une util­i­sa­tion très per­son­nelle de l’autotune et des visuels uniques. À limage des clips de Tejdeen, tous réalisés par la société Augure, dont lesthé­tique col­orée accom­pa­gne lambiance planante des morceaux.

 

Cov­er de l’EP « Sil­ver Tej », réal­isée par Con­stant Fernandez.

 

« God Damn », cest en tout cas le sen­ti­ment que laisse la décou­verte dun artiste comme Tejdeen. Des visuels tra­vail­lés, un univers mar­qué et du tal­ent à reven­dre. Tejdeen se fait dis­cret mais attire les regards en couliss­es. Tous con­scients du poten­tiel dont regorge lartiste. Prenez donc 11 min­utes et 44 sec­on­des (durée de lEP) pour écouter « Sil­ver Tej », un pro­jet effi­cace comme une porte dentrée vers un autre monde, en pleine expan­sion : « Sil­ver Tej arrive, ça m’suf­fit pas, il m’faut le gold, le pla­tine » (Back­seat). 

 

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