Mosaïque

En mai 2020, Frenetik dévoilait son pre­mier EP : « Brouil­lon ». Alors que le titre laisse enten­dre que ce n’était qu’un cro­quis, il lais­sera bien­tôt place à une ébauche aux mul­ti­ples teintes : « Jeu de couleurs », son prochain pro­jet. Pro­gram­mé pour début 2021, il pour­rait venir con­firmer l’ascension du rappeur, recon­nu comme l’une des révéla­tions de l’année.

Un flow incisif, des prods bru­tales et des textes impac­tants, Frenetik a de nom­breux atouts qui font de lui un artiste com­plet et atten­du. Kickeur expéri­men­té, le jeune rappeur brux­el­lois s’autorise aus­si des refrains chan­tés qui s’ajoutent à sa palette artis­tique déjà bien éclectique. 

Des atouts avec lesquels le jeune poulain du label Jeune Boss Records a conçu « Brouil­lon »,  un pre­mier jet de démon­stra­tion dans lequel il témoigne de ses ambi­tions : « J’vois plus loin qu’eux, pour­tant j’su­is qu’un gamin. » (Virus BX-19).

Brutalité consciente

Alors que son pub­lic s’agrandit de jour en jour, le jeune rappeur a égale­ment reçu des coups de pouce tout droit venus des cadors du rap fran­coph­o­ne. Il a ain­si été con­vié par Oxmo Puc­ci­no en per­son­ne sur la scène de la Fifty­Fifty Ses­sion, avec Zed Yun Pavarot­ti, en tant que jeune tal­ent. Damso lui a d’ailleurs récem­ment con­sacré un « S/O » dans son morceau BPM, extrait de « QALF » : « J’mets YG, Frenetik, vol­ume dans la ture-voi. » Les deux artistes sont liés par des orig­ines belges, mais aus­si par une plume col­orée inté­grée à un univers par­ti­c­ulière­ment sombre.

« Quand j’écris, j’essaie de faire en sorte que mes paroles puis­sent être des images. »

Frenetik

Frenetik souhaite se démar­quer grâce à une vision très pré­cise de ce que ren­voie ses punch­lines, qu’il veut touchantes et fortes auprès de son pub­lic. « Quand j’écris, j’essaie de faire en sorte que mes paroles puis­sent être des images », con­fi­ait-il dans le Wesh qui lui a été dédié sur la chaîne YouTube de Booska‑P. Son agilité à l’écriture est sans doute l’une de ses apti­tudes les plus dévelop­pées, bien relevée par des pro­duc­teurs de renom comme Richie Beats (Boo­ba, Nek­feu, Dinos, Joke, Ateya­ba, Koba LaD) qui font déjà par­tie de son entourage.

Un rap con­scient pour cet artiste qui ne « rappe pas que pour le plaisir » et souhaite par­ler de ce qui le touche, con­scient de porter des idées et des engage­ments. Dans le morceau Traf­ic, il évoque d’ailleurs les vio­lences poli­cières : « Un polici­er meurt dans une bavure, c’est ce que j’appelle une remon­ta­da. » Un titre sanglant qu’il a révélé avoir écrit il y a cinq ans, tou­jours « tris­te­ment » d’actualité.

Le souci de l’esthétique 

Ses envolées de trap hargneuses se reposent aus­si sur une esthé­tique par­ti­c­ulière­ment soignée. Cette bas­cule se remar­que avec les visuels réal­isés pour l’EP « Brouil­lon ». Le clip de BX-19 fait d’abord fig­ure d’OVNI. Nous pou­vons y voir une télévi­sion vin­tage faire défil­er des images d’archives pour illus­tr­er son propos. 

De la même manière, le plan-séquence du titre Traf­ic mon­tre son souhait d’une direc­tion artis­tique inspirée et cohérente. Frenetik a récem­ment dévoilé Chaos, un morceau inédit accom­pa­g­né d’un clip mar­quant avec des images fortes le mon­trant en pleine con­fronta­tion avec des CRS. « Bref, à suiv­re », lâche-t-il à la fin.

Point cul­mi­nant de la hype entourant le phénomène belge : sa dou­ble appari­tion dans les stu­dios de Col­ors. Son inter­pré­ta­tion sur fond vert du titre Infrarouge a été par­ti­c­ulière­ment remar­quée et dépasse désor­mais le mil­lion de vues. Ce titre a finale­ment été annon­cé comme le pre­mier extrait de son prochain projet.

Dévoué à l’écriture, le rappeur belge de 21 ans vient seule­ment d’ouvrir son micro. « J’ai trop de choses à dire », expli­quait-il à l’oc­ca­sion de sa ses­sion stu­dio pour Black­list­ed. Un pein­tre som­bre et promet­teur qui délivr­era sa nou­velle toile, « Jeu de couleurs », dans quelques mois.

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