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Des ses freestyles Insta­gram, à son pas­sage sur le Planet’rap de Mar­waloud, en pas­sant par sa sig­na­ture chez Because Music, joysad a fait du chemin. Après plusieurs mois de teas­ing, le rappeur orig­i­naire de Périgueux a libéré son pre­mier EP : « Fer­nan­dez », ven­dre­di 10 juil­let 2020.

 

« Déten­dez-vous le cam­pag­nard arrive », annonçait-il dans son freestyle Boos­ka Périgueux avant la sor­tie de « Fer­nan­dez ». Loin des lumières de la cap­i­tale, Nathan Fer­nan­dez, 20 ans, revendique avec fierté ses orig­ines périgour­dine : « J’viens pas de Paris, moi j’viens de Périgueux » (Hiv­er). De l’égotrip, mais pas trop,  Joysad se mon­tre tel qu’il est.

Révélé par des con­cours de freestyles Insta­gram sur 1minute2rap, il s’est rapi­de­ment fait repér­er. Mais pour aller au-delà d’un suc­cès can­ton­né aux réseaux soci­aux, il a fal­lu se trans­former. Avec ce pre­mier pro­jet, il offre ain­si neuf titres cohérents qui font désor­mais de lui un artiste.

 

Multi-facettes

Ver­sa­tile et mul­ti-facettes, le pro­jet est à l’image des sons qu’il avait déjà dévoilé. Alors que son titre Chicha Pomme était plus trap, avec des cou­plets puis­sants, il avait aus­si dévoilé un morceau plus intro­spec­tif avec Coup d’avance, dans lequel il par­le de son frère, décédé un 14 juil­let dans un acci­dent de voiture.

 

Cov­er de l’EP « Fer­nan­dez », sor­ti ven­dre­di 10 juil­let 2020.

 

C’est d’ailleurs avec le pre­mier son de l’EP, éponyme du pro­jet, que Joysad souhaite lui ren­dre hom­mage : « Main­tenant, faut que j’honore mon frère »  (Fer­nan­dez). Là où le pre­mier pro­jet peut sou­vent pren­dre la forme d’une démon­stra­tion tech­nique et de puis­sance, l’artiste a saisi cette rampe de lance­ment pour laiss­er une carte de vis­ite à son image, sans hésiter à jouer la corde de la mélan­col­ie et de la con­fes­sion. La cinquième piste, Près de toi, incar­ne d’ailleurs cette sen­si­bil­ité assumée où il inter­roge la dif­fi­culté des rela­tions amoureuses au regard de son nou­veau métier.

Sen­si­ble, calme ou mali­cieux, la jeune recrue de Because Music mon­tre plusieurs vis­ages. Le morceau Hiv­er et son visuel exploitent d’ailleurs très bien cette dynamique. Le rappeur y incar­ne les deux humeurs de son nom de scène qui s’entrechoquent. Il con­fi­ait d’ailleurs à Kon­bi­ni : « Je peux être très heureux comme très triste. Je suis peut-être un peu lunatique. »

 

 

Une production variée

Celui qui rap­pait sur des type beats se balade aujourd’hui à tra­vers plusieurs couleurs musi­cales. Sur des pro­duc­tions trap avec Cal­i­fornie ou des instru­men­tales acous­tiques comme sur Eh poto, l’artiste envoie des cou­plets mil­limétrés avec une facil­ité à vari­er les flows qui prou­ve déjà sa maturité.

Si ses enchaîne­ments de punch­lines en cas­cade rap­pelle son aisance en freestyle, il étonne par sa créa­tiv­ité sur les refrains. Les toplines des morceaux : Les points sur les I ou 6 euros, tein­tées d’autotune, se révè­lent très effi­caces. Elles don­nent notam­ment de la res­pi­ra­tion à son phrasé, générale­ment très dense.

 

Crédit : OJOZ.

 

Si les traits encore juvéniles de son art ne par­leront pas à tous, il demeure acces­si­ble dans ses textes et assume rap­per sa jeunesse. Alors que le rappeur rêve de la « West side » (Cal­i­fornie), il faut recon­naître son ascen­sion impres­sion­nante et rapi­de auprès d’une com­mu­nauté déjà très attachée à la sim­plic­ité du jeune homme. 

Le pub­lic con­naît désor­mais Joysad, qui parvient à plac­er Périgueux sur la carte du rap français. Arrivée dans le game réussie. Main­tenant, place à la suite.

 

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