Mosaïque

Pro­duc­teur et beat­mak­er émérite, Junior Alaprod s’est imposé durable­ment dans le paysage du rap français. Petit à petit, il s’est révélé être une pièce maîtresse dans l’entourage artis­tique de PLK. Après avoir signé des col­lab­o­ra­tions à suc­cès sur « Pla­tini­um », « Polak » ou encore « Men­tal », il est de retour sur « Enna », le dernier album du rappeur, disponible le ven­dre­di 28 août 2020. Retour sur les pas d’un Junior, avec une sig­na­ture musi­cale taille senior.

 

« Junior Alaprod et non y a rien de nou­veau », scan­de le gim­mick du com­pos­i­teur. Capuche noire, lunette ronde et fine mous­tache, Junior se fait dis­cret. Der­rière les machines depuis des années, le jeune homme de 24 ans avait déjà les mains sur le son en CM2. S’il rêvait de devenir rappeur ou DJ Sound­cloud, il a rapi­de­ment tro­qué ces ambi­tions pour une car­rière de beat­mak­er. Une dis­ci­pline dans laque­lle il excelle aujourd’hui.

Ses pre­mières couleurs musi­cales sont d’abord très proches de son pays d’origine. Le Con­go. Ce n’est donc pas un hasard si ses pre­miers place­ments de renom se font pour Fal­ly Ipu­pa, un inter­prète de Kin­shasa, sur son album « Tokoos », en 2017. Des pre­miers pas toni­tru­ants dans le game avec une iden­tité « Zum­ba », tein­tée de mélodies ensoleil­lées et dansantes. Une clas­si­fi­ca­tion loin d’être péjo­ra­tive selon l’artiste : « Je fais de la zum­ba, et j’adore ça », con­fi­ait-il à Med­hi Maïzi dans l’émission La Sauce, sur OKLM. Poly­va­lent, il s’assied aus­si bien sur des pro­duc­tions rap que afro-trap.

 

Le succès avec Bella

Thibaut Cour­tois pour Shay, Ivre pour Benash, ou encore Mobali pour Siboy… Tout s’emballe au même moment et les com­po­si­tions se font de plus en plus nom­breuses. En juil­let 2018, sa prod pour le morceau Bel­la de MHD, lui fait pass­er un cap. Il le recon­naît d’ailleurs lui-même dans une inter­view pour Booska‑P : « Bel­la m’a ouvert le truc. C’est le plus gros son que j’ai fait. » Devenu un véri­ta­ble hit, il a d’ailleurs été récem­ment cer­ti­fié sin­gle de dia­mant. Le deux­ième de la car­rière de Junior (avec Mobali).

 

 

Durant la même année, sa con­nex­ion avec PLK se con­cré­tise. Un rap­proche­ment artis­tique devenu évi­dent mais qui prend sa source dans une prox­im­ité géo­graphique, les deux hommes étant issus de deux villes voisines du 92 : « On est du même coin. C’est un mec de Cla­mart et je suis de Meudon », con­fi­ait-il à Raphaël Da Cruz pour le Mouv’Les deux artistes se croisent une pre­mière fois en stu­dio, mais sans qu’un morceau n’aboutisse.

 

Première connexion avec PLK

C’est en 2018 que leur pre­mière col­lab­o­ra­tion voit le jour, non sans quelques rebondissements.​ Lors d’un live sur Insta­gram, Junior réalise une prod en direct. Atten­tif, PLK accroche tout de suite et la lui demande. Un peu plus tard, lors d’une ses­sion d’écoute en stu­dio, Lacrim sélec­tionne la même instru­men­tale. Entre-temps, PLK décide de pos­er dessus et Lacrim lui explique qu’il souhaite égale­ment la retenir pour en faire un des sin­gles de son pro­jet « Lacrim ». Une sit­u­a­tion com­plexe pour le beat­mak­er. Finale­ment, Lacrim ne l’utilisera pas et le morceau 260 pour­ra naître sur la mix­tape « Platinium ».

 

Crédit : Alex Dobé.

 

Une anec­dote de taille pour lancer une série de col­lab­o­ra­tions qui va mar­quer la car­rière de l’un et de l’autre. Sur le pre­mier album du rappeur, « Polak », en octo­bre 2018, Junior signe sept instru­men­tales. Il est notam­ment présent sur le hit Dingue, por­teur des inédits du pro­jet et sur le mar­quant Émo­tif, réal­isé en une heure dans les stu­dios de Booska‑P, avec Le Motif, DST­prod et Wladimir Pari­ente. Une équipe bien choisie pour con­stru­ire ce tube auréolé d’un suc­cès inat­ten­du, désor­mais cer­ti­fié sin­gle d’or.

 

Omniprésent sur « Mental »

En sep­tem­bre 2019, le beat­mak­er remet le cou­vert et place sur la mix­tape « Men­tal » de PLK. Cette fois-ci, il place neuf des dix-neuf instru­men­tales que compte le pro­jet, dont Un peu de haine et Prob­lèmes, tous deux cer­ti­fiés sin­gles de pla­tine. Junior accom­pa­gne, dans l’om­bre, l’oreille du pub­lic tout au long de la track­list. C’est finale­ment l’album où il aura pro­duit le plus de titres.

 

 

Si la réus­site est venue frap­per tôt à sa porte, il n’en oublie pas l’esprit d’équipe. Une notion impor­tante pour ce mem­bre du col­lec­tif de com­pos­i­teurs Le Som­met. Celui qui rêve de tra­vailler un jour pour Burna Boy, Jul ou Boo­ba, demeure sol­idaire dans cette course au place­ment. Il explique d’ailleurs à Yard avoir fait écouter une prod de S2keys à PLK, lors d’une ses­sion stu­dio chez lui, à Cla­mart. Coup de cœur immé­di­at, le rappeur adopte l’instrumentale qui devien­dra Dis-moi oui. « On se fait des pass­es », ajoute-t-il.

 

De retour à la prod de « Enna »

En quelques années, Polak est devenu l’artiste pour lequel le beat­mak­er a le plus créé. Seize morceaux sont aujourd’hui sor­tis, mais « Enna », le deux­ième album stu­dio de Polak, devrait faire grimper le comp­teur. Qua­tre sons du pro­jet lui ont été con­fiés : Dans les clips, Ter­ri­ble, ain­si que deux col­lab­o­ra­tions phares : Chan­don et Moët avec Heuss l’Enfoiré et Toutes les généra­tions avec Rim’k. Pour ce dernier, Junior s’est asso­cié à Wladimir Pari­ente et ses lignes de piano solaires pour accom­pa­g­n­er la voix grave du « Ton­ton ». À décou­vrir ce ven­dre­di 28 août 2020.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.