Mosaïque
Nantes

Si, dans l’Ouest de la France, Rennes a déjà fait éclore une généra­tion de rappeurs et de rappeuses, Nantes n’a pas encore pris son envol. Mais la Cité des Ducs, qui a vu naître le groupe Hocus Pocus ou cer­tains mem­bres de 5 Majeur, pré­pare l’avenir. Com­ment cette scène locale peut-elle abor­der le futur ? Sur qui faut-il compter ? Pour Mosaïque, les rappeurs Hes­kis, Ter­ence, Don Max & Full­Baz, témoignent.


Avant de vous plonger dans les témoignages de ces qua­tre rappeurs de Nantes, mer­ci de soutenir Mosaïque ! En nous lisant, vous soutenez un jour­nal­isme rap libre et indépen­dant. Vos lec­tures et vos partages sont notre sou­tien le plus essen­tiel. N’hésitez pas à nous suiv­re sur les réseaux soci­aux, à partager et à recom­man­der Mosaïque autour de vous !


Heskis : « À Nantes, c’était chacun pour soi pendant très longtemps, mais je crois qu’on arrive à un vrai changement »

Je vis à Nantes depuis 2015. J’étais mem­bre de 5 Majeur avec Nek­feu et Fix­pen Sill. J’ai fait mes armes à Nantes dans la rue, les freestyles sauvages à dix sur une enceinte portable, à Radio Prun’ et dans les open mic du bar le Can­oti­er. Mais avec mes gars on pas­sait surtout notre temps au stu­dio de Vid­ji, à Saint-Herblain, à quelques kilo­mètres de Nantes.

Pen­dant très longtemps, tout le monde était dans son coin et per­son­ne ne se mélangeait dans cette ville. C’é­tait très éloigné de l’état d’esprit de Rennes où qua­si tous les rappeurs col­lab­o­raient entre eux et s’in­vi­taient sur des tracks ou des scènes com­munes. Ici, c’était cha­cun pour soi pen­dant très longtemps. Que des guer­res intestines d’égo qui n’ont per­mis à per­son­ne de sor­tir du lot. Mais je crois qu’on arrive à un vrai change­ment. Les nou­velles généra­tions amè­nent une nou­velle énergie et beau­coup d’artistes se fédèrent autour de catal­y­seurs locaux comme le stu­dio Krumpp.

Je pense mal­gré tout que Nantes restera tou­jours une scène moins exposée parce que toute l’industrie est cen­trée à Paris. Labels, médias, stu­dios… C’est là-bas que tout se trou­ve. Même si main­tenant avec inter­net, on s’en fout d’où tu viens. Tu peux péter sur YouTube même en venant du fin fond du bled le plus paumé du ter­ri­toire. Coel­ho est en train de prou­ver de très belles choses au niveau nation­al et je pense que c’est que le début. Si on doit par­ler de tal­ents plus émer­gents, il y a des gars comme Litviee, Routs Wayne et IPNDEGO qui sont archi bouil­lants et que vous devriez suiv­re de près.

Terence : « Le rap à Nantes a été principalement animé par les open mics ces dernières années »

Je suis arrivé à l’âge de trois ans à Nantes, c’est comme ma ville natale. Je rappe depuis 2017 et j’ai sor­ti qua­tre pro­jets dont « Prince Noir » en 2020 et « Jeune Prince » en 2019. Pour moi, le rap à Nantes a été prin­ci­pale­ment ani­mé par les open mics ces dernières années, notam­ment par ceux organ­isés par Le Fil Rouge (Une asso­ci­a­tion nan­taise, NDLR). C’est d’ailleurs au sein de ces événe­ments que j’ai fait mes armes sur du boom bap. Je pense aus­si que des salles de con­certs comme Le Fer­railleur et le Stere­olux sont très impor­tantes pour nous, rappeurs. J’ai pu y faire les pre­mières par­ties de Loren­zo et Sofi­ane qui sont des sou­venirs forts pour moi.

À Nantes, on est très fier d’Hocus Pocus et du leader du groupe 20syl. C’est l’emblème de la ville en ter­mes de rap. Il a pro­duit pour des grands rappeurs et il a per­cé à l’échelle nationale avec C2C. Je pense aus­si que la scène nan­taise est plus com­plète aujourd’hui. La ville a tou­jours été axée sur l’électronique et la tech­no dans le passé mais main­tenant on voit de plus en plus de gens s’orienter vers le rap. Les rook­ies sont nom­breux et on a envie de se montrer.

Don Max & FullBaz : « L’arrivée du studio Krumpp est une super nouvelle pour le développement du mouvement rap dans la ville »

Full­Baz : J’officie dans la musique depuis le début des années 2010. Avec Don Max, je forme le duo Doo Boyz. Le rap vit à Nantes grâce aux nom­breux événe­ments comme le Hip Opses­sion, les con­certs au Fer­railleur et le stu­dio Krumpp qui vient de voir le jour. Ça va amen­er une aura positive.

Don Max : L’ar­rivée de ce nou­veau stu­dio est une super nou­velle pour le développe­ment du mou­ve­ment rap dans la ville. On a un super ingénieur du son et on voit déjà beau­coup plus de rappeurs se rassembler.

Full­Baz : Je vois Nantes comme une scène assez éclec­tique mais pour­tant absente, sans vrai­ment de tête d’affiche. Si tu me deman­des un mec qui a pété je ne pour­rais pas t’en citer objec­tive­ment. Par con­tre, il y a des rappeurs comme Coel­ho, Hes­kis ou Vadek qui peu­vent faire par­ler d’eux à l’avenir.

Don Max : Et en ter­mes de tech­nique, même si je suis proche de lui, je pense que Full­baz est le meilleur à Nantes. C’est aus­si dans cette ville que j’ai beau­coup de sou­venirs de rap. J’ai fait des pre­mières par­ties qui m’ont mar­quées comme celle du Pana­ma Bende. C’est comme ça que j’ai ren­con­tré des gars comme Shel­don dont je suis proche aujourd’hui.


Si l’ar­ti­cle vous a plu, n’hésitez pas à le partager ! Pour savoir les prochains arti­cles à venir, les exclus de la rédac­tion et les couliss­es, abon­nez-vous à notre newsletter :

Subscribe

* indi­cates required

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.